Particules de terre

La destruction de la végétation et l’érosion des sols est à l’origine des apports particulaires dans les rivières et dans le lagon.

Cette destruction a principalement pour causes :

  • l’exploitation minière ;
  • les développements urbain et industriel ;
  • les feux de brousse ;
  • l’action destructrice des cerfs, des cochons et des lapins ;
  • l’agriculture.

Tous ces facteurs fragilisent ou détruisent les sols. Lors des fortes pluies, la terre est emmenée dans les rivières et dans le lagon sous forme de particules. Ces particules se déposent ensuite à la sortie des rivières et même beaucoup plus loin pour ce qui est des particules les plus fines.

Les particules peuvent étouffer les coraux

Dans le lagon Sud, les apports de particules se font essentiellement dans les baies où se déversent les eaux de la Dumbéa, de la Coulée et de la rivière des Pirogues.

Les apports de particules se font aussi par les retombées atmosphériques. En effet, les activités industrielles, les centrales électriques et les transports sont responsables de l’émission de poussières dans l’atmosphère.

Impacts environnementaux

Les apports de particules modifient le milieu naturel. Les particules les plus grosses ou les plus lourdes sont transportées et comblent le lit des rivières. Les particules les plus fines se déposent plus loin dans le cours des rivières et dans les embouchures provocant également des comblements plus ou moins importants.

Au gré des crues et des courants, ces particules se déplacent et atteignent le lagon. Elles colorent les creeks, troublent les eaux côtières et provoquent un envasement du milieu.
Ces particules transportent des métaux. Selon les conditions du milieu, elles peuvent se dissoudre et les libérer dans l’eau. Les métaux deviennent alors de potentiels contaminants.
L’envasement de certains habitats perturbe les animaux et les plantes qui s’y développent. Il entraîne une modification des peuplements et une baisse de la biodiversité.

Les récifs coralliens frangeants, les herbiers et les algueraies sont particulièrement sensibles aux apports particulaires. En effet, les particules en suspension dans l’eau limitent la pénétration de la lumière. Or, la lumière est indispensable pour le développement des coraux et des végétaux marins. Par ailleurs, les particules qui se déposent sur les fonds provoquent l’asphyxie des coraux et des plantes marines des herbiers.

Les mangroves limitent ce processus puisqu’elles sont de véritables filtres à particules ; elles les retiennent.



Surface moyenne de forêt brûlée en
Nouvelle-Calédonie annuellement : 50 000 ha

Cartographie de la sensibilité des sols à l'érosion

Cartographie au 1:1250000 de la sensibilité des sols à l'érosion (probabilité de perte en sol en tonne/ha/an). En rouge les zones les plus sensibles, en vert les moins sensibles.

Album

Sources
  • B. Beliaeff, G. Bouvet, J.-M. Fernandez, T. Laugier et C. David. Guide pour le suivi de la qualité du milieu marin en Nouvelle-Calédonie. ZONECO et CNRT, 2011.
  • Juncker M. et G. Bouvet. Introduction à l’étude des pressions et des menaces sur les écosystèmes littoraux de Nouvelle-Calédonie. CRISP, 2006.
  • J.-P. Torreton, V. Faure, S. Jacquet, C. Pinazo, S. Chifflet, P. Gerard, J.-Y. Panche. Indicateurs de l’état physique, chimique et trophique des eaux du lagon Sud-Ouest de Nouvelle-Calédonie. Rapport final ZoNeCo, 2007.
  • Province Sud. Site internet de la province Sud – Feux de brousse [En ligne]. http://www.province-sud.nc/environnement/menaces/feux-de-brousse