Un projet pour caractériser la pollution lumineuse en Nouvelle-Calédonie

Lauréat du programme européen BEST 2.0+, le projet Pollux NC a été lancé le 7 juillet 2021 pour une durée de 16 mois. Son objectif : fournir les premières informations quantifiées sur la pollution lumineuse à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, et émettre des recommandations scientifiques pour sa prise en compte dans les politiques publiques. 

 

La pollution lumineuse, qu'est-ce que c'est ?

De nombreux travaux attestent aujourd’hui que, outre des effets néfastes sur la santé humaine, les lumières artificielles sont sources de perturbations pour les équilibres des écosystèmes en modifiant les rythmes biologiques des plantes et des animaux, dont plus de la moitié sont nocturnes. L’ampleur du phénomène au niveau mondial a été illustrée dans l'atlas mondial de la luminosité nocturne : en 2016, 83 % de la population mondiale et plus de 99 % de la population des Etats-Unis et de l'Europe vivaient alors sous un ciel pollué par les éclairages artificiels. Un tiers de l'humanité ne voit plus la voie lactée dont 60 % d'Européens et près de 80 % des Nord-Américains. 

 

Étudier la pollution lumineuse en Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie, malgré les apparences, la pollution lumineuse existe, notamment du fait de l’urbanisation croissante et de ses sites industriels et miniers dotés de dispositifs d’éclairage 24h/24. Pour autant, aucune caractérisation du phénomène à l’échelle du pays n’a encore été faite. 

 

Nouméa la nuit - © OEIL

 

En tant que hotspot de la biodiversité mondiale, les enjeux de conservation sont pourtant majeurs sur le territoire : des taux d’endémismes pouvant atteindre 80 % sur les plantes, plus de 90 % pour les lézards, de nombreux sites de reproduction d’espèces protégées d’oiseaux marins, 1/3 des récifs intacts de la planète, 6 sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, 1 site labellisé Ramsar... 

Le projet Pollux NC s’inscrit donc comme un préalable à la mise en place de mesures de gestion adaptées aux besoins des populations ainsi qu’aux enjeux de conservation spécifiques des écosystèmes locaux. Fin 2022, le projet aura permis de faire un état des connaissances, de décrire l’état de la pollution lumineuse dans le pays, de formuler des mesures de gestion, et de sensibiliser les décideurs ainsi que le grand public à cette problématique.

Pour ce faire, des données satellitaires de la Nasa, avec un niveau de précision satisfaisant mais qui reste grossier, permettra la production d’une carte de la pollution lumineuse à l’échelle du territoire. Pour aller plus loin, via l’acquisition d’images à très haute définition, une analyse fine sera produite sur un site pilote sélectionné par un comité de pilotage : il s’agit de la zone urbaine Païta – Dumbéa – Mont-Dore, dont l’essor ces dernières années et dans les années à venir justifie ce choix. 

Des discussions sont en cours avec d’autres acteurs, qui pourraient devenir partenaires du projet : en acquérant leurs propres images à très haute définition sur les sites qui les intéressent ailleurs sur le territoire, ils pourront bénéficier de l’analyse qui en sera faite, et des recommandations qui en découleront. Cet engouement pour le projet, alors qu’il est en phase de démarrage, montre combien il répond à un besoin des acteurs locaux, ce quilaisse présager d'une bonne appropriation des résultats par ces derniers et une pérennisation du suivi de cette pression, même après la fin de l’accompagnement BEST 2.0+ qui aura alors pleinement joué son rôle de "rampe de lancement".

 

Le programme BEST 2.0+ 

L’objectif de BEST 2.0+ est de promouvoir la conservation de la biodiversité, l’utilisation durable des ressources naturelles et des services écosystémiques, y compris pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, dans les Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM) de l’Union européenne. Best 2.0+ cherche à atteindre son objectif en renforçant les autorités locales et les organisations de la société civile qui sont engagées dans le développement local, la conservation de la biodiversité et l'utilisation durable des services écosystémiques dans les PTOM à travers la mise en œuvre d'un mécanisme de subventions qui s'accompagne d'activités de renforcement des capacités. BEST 2.0+ poursuit l'initiative BEST et constitue une suite directe du programme BEST 2.0. 

 

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Cette page est réalisée avec le soutien financier de l’Union européenne et de son bailleur, la Direction des partenariats internationaux de la Commission européenne (DG INTPA). Son contenu relève de la seule responsabilité de l'OEIL et ne reflète pas nécessairement les opinions de l'Union européenne.  

 

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