Les ilots

Le lagon néo-calédonien est parsemé de nombreux petits îlots, mesurant de quelques centaines de mètres carrés à plusieurs hectares. Bon nombre de ces îlots sont d’origine corallienne : ils résultent de l’accumulation de débris de corail mort poussés par les courants. Des bancs de débris coralliens émergent alors dans le lagon. Ces bancs de débris peu- vent ensuite être colonisés, peu à peu, par la végétation. On trouve ces îlots coralliens tout autour de la Grande Terre, mais ils sont plus nombreux au Sud et à l’Est. Les autres ilots ont quant à eux la même origine géologique que la Grande Terre.




Nombre d’ilots en province Sud : environ 140
Les îlots, véritables sanctuaires

Certains îlots bénéficient d’une protection naturelle contre les pressions issues des activités humaines (industrie minière, agriculture, tourisme, etc.) en raison de leur éloignement des côtes. Certains bénéficient en plus de mesures de protection environnementale grâce à un classement en Aires Marines Protégées.

Les îlots sont des refuges privilégiés
pour de nombreux oiseaux marins

Les îlots jouent un rôle écologique important en Nouvelle-Calédonie : ce sont des zones de nidification privilégiées pour de nombreux oiseaux marins nicheurs et des lieux de ponte pour les tortues marines.

Les ilots nous rendent service ! Ils…

•   nous approvisionnent en nourriture par la cueillette (pourpier, salicorne, sel), en eau douce et en matière première (bois, sable, etc.),

•   abritent de nombreux animaux et végétaux et représentent donc une réserve de ressources génétiques,

•   ont une valeur culturelle forte et représente un intérêt économique majeur pour le tourisme.

Les îlots, menaces et enjeux

Malgré leur éloignement des côtes, les îlots subissent une pression grandissante due au développement de la plaisance.

De plus en plus de néo-calédoniens disposent d’un bateau et vont sur les îlots pour se détendre, piqueniquer et camper. Cette fréquentation des îlots peut poser problème :

  • aux abords des îlots, les coraux et les herbiers sont piétinés par les plaisanciers et arrachés par les ancres des bateaux ; les poissons, mollusques, crustacés sont parfois sur-pêchés ; souvent, les plaisanciers nourrissent les poissons (ce qu’il ne faut pas faire) ;
  • sur les îlots, les oiseaux sont dérangés, les nids de certains d’entre eux sont détruits accidentellement par les promeneurs ou par les chiens ; les arbres sont abimés voire détruits pas certains campeurs à la recherche de bois pour faire du feu.

L’installation de corps-morts et la réglementation mise en place avec les Aires Marines Protégées permettent malgré tout de protéger ces îlots et leurs abords.

La faune est par ailleurs menacée par l’invasion d’espèces comme les rats qui se nourrissent des œufs d’oiseaux.

Enfin, l’érosion due au vent et aux forts courants marins, lors des tempêtes et des cyclones, peut réduire la surface des îlots.

Espèces végétales peuplant les îlots

La flore des îlots est riche et dense. On y trouve des arbustes comme le Bois Matelot ou des espèces plus grandes comme le Bois de fer ou le Cocotier. Certains îlots présentent même des pins colonnaires. Cette flore est importante car elle stabilise l’îlot en limitant l’érosion. Elle fournit également un abri de choix pour de nombreux animaux.

Espèces animales du maquis minier

De nombreuses espèces animales ont trouvé refuge dans la végétation des îlots. C’est un lieu de vie et de nidification privilégié des oiseaux marins nicheurs qui fréquentent le lagon. Certains îlots sont d’ailleurs totalement interdits d’accès au moment de la nidification de ces oiseaux afin de ne pas les perturber.

Sur certains de ces îlots, les tricots rayés sont nombreux. Ils sont amphibies, se nourrissent en mer et passent une bonne partie de leur vie à terre. Enfin, les plages des îlots sont des sites de ponte pour les tortues marines.

Sources
  • Gouvernement. SERVICE_Classification géomorphologique des récifs de la Nouvelle-Calédonie, [Service]. http://carto.gouv.nc/arcgis/rest/services/geomorphologie_recif/MapServer (consulté le 18/02/2012).
  • P. Laboute et R. Grandperrin. Guide des poissons de Nouvelle-Calédonie. Ed. Catherine Ledru, 2009.
  • P. Laboute, M. Feuga et R. Grandperrin. Le plus beau lagon du monde. Ed. Catherine Ledru, 1999.