La biomasse des poissons

L’indicateur biomasse des poissons  est couramment utilisé. En effet, les poissons sont sensibles aux conditions du milieu marin et les peuplements peuvent donc évoluer si les conditions se dégradent. En général, si les poissons se raréfient, la biomasse diminue.

En dehors de la pression de pêche, cet indicateur n’est pas très spécifique de telle ou telle pression. Le plus souvent, il permet de confirmer d’autres modifications observées, notamment des évolutions dans la nature du substrat. Lorsque le substrat change, les habitats changent eux aussi. Or, les poissons ne sont pas du tout les mêmes sur des fonds coralliens et sur des fonds vaseux. Si la tendance est à l’envasement, la densité des poissons coralliens risque de chuter.

Cet indicateur est utilisé pour évaluer les effets à long terme des projets miniers notamment sur les aspects érosion/sédimentation qui peuvent affecter les récifs. Cependant, l’évolution de la biomasse des poissons peut trouver sa cause ailleurs que dans l’augmentation de la sédimentation. La surpêche de certaines espèces (saumonées, loches, truites, etc.), la pollution, l’augmentation de la température, etc. peuvent aussi être responsables d’un changement plus ou moins directs dans les peuplements de poissons.

Il est particulièrement intéressant d’utiliser l’indicateur biomasse des poissons  avec l’indicateur densité des poissons.  L’interprétation de l’un ne va pas sans l’autre. En effet, par exemple, une augmentation de la densité qui n’est pas accompagnée d’une augmentation de la biomasse signifie que le nombre de poissons augmente mais que les poissons sont de plus en plus petits, ce qui n’est pas forcément très bon signe (cela peut signifier que les gros poissons sont trop pêchés).  L’interprétation des résultats sur les densités et biomasses de poissons doit être réservée aux experts.

Il existe plusieurs moyens de connaître le nombre de poissons en un lieu de donné : empoissonnement à la roténone (qui a le gros désavantage de tuer les poissons et qui n'est donc pas préconisé) ; comptages visuels en plongée (c'est la technique la plus répandue à ce jour mais elle est très biaisée) ; comptages avec vidéo rotative (très prometteur). Le plus souvent, les données sont obtenues avec la technique du comptage visuel en plongée. Le long d'un axe de 20 m (ou 50), on compte les poissons en notant l'espèce, la taille du poisson, la distance entre l'axe de la station et le poisson.

La formule utilisée est assez complexe car la largeur du transect est variable : on utilise en effet chaque distance entre l'axe de la station et les poissons comptés. On utilise par ailleurs des coefficients propres à chaque espèce et qui permettent d’avoir une estimation de la masse de chaque poisson connaissant sa taille.

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